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Société
3 avril 2016

PÔLE DÉMOCRATIQUE / Le grand absent

PÔLE DÉMOCRATIQUE 

Le grand absent

 

Par Mohamed TOUATI - Dimanche 10 Juin 2007 00:00 

Une «Alliance démocratique» forte, jouant pleinement son rôle de contre-pouvoir pour assainir le champ politique, est plus que nécessaire. 

L´ANR, l´UDR et le MDS ont décidé de s´allier autour d´un pôle démocratique. Un projet ambitieux. Ses initiateurs ne doivent pas ignorer que cette initiative est en gestation depuis quelques années déjà. Plusieurs partis nourrissent l´espoir de la voir prendre naissance un jour. Reste qu´il y a eu tout de même pour ces trois formations politiques (ANR, UDR et MDS) un premier test sérieux à franchir. Une première échéance à affronter, les élections législatives du 17 mai 2007. Il est inutile de revenir sur les causes du taux d´abstention historique bien que cette alliance eut à subir, elle aussi, un cuisant échec. 

Comment appeler à la construction d´un pôle démocratique, à la veille d´élections, lorsque les citoyens algériens doutaient eux mêmes de la transparence de ce scrutin. L´obstacle majeur à ce pôle réside peut-être dans la lisibilité qu´il offre à l´électeur et aux observateurs les plus avertis de la scène politique algérienne. 

L´UDR, un parti non agréé qui, par la voix de son leader, Amara Benyounès, soutient le programme du président de la République, mais critique l´action gouvernementale. 

Le MDS, un parti qui s´est scindé en deux, l´aile Meliani, qui a appelé au boycott des législatives et l´aile Ali Hocine qui était pour. Deux congrès. Deux tendances. Du jamais-vu depuis la naissance du Pags, d´Ettahadi-Tafat. L´héritage légué par le charismatique El Hachemi Chérif est en toute vraisemblance lourd à porter. 

Le MDS a toujours tourné le dos aux rendez-vous électoraux. Aujourd´hui, il se débat dans une lutte de leadership et de légitimité où il n´y laisse que des plumes. L´ANR quant à elle, a du mal à trouver sa voie, à percer réellement sur la scène politique. Les échéances électorales se succèdent. Les échecs aussi. 

Son président Rédha Malek, même s´il a pris ses distances avec le pouvoir, est tout de même un homme du sérail. Un homme d´Etat. Il a servi les institutions algériennes et demeurera une figure marquante des négociations d´Evian. Trois partis, trois hommes dont les idées ont été à l´extrême des uns et des autres. Le mariage de la carpe et du lapin. Loin d´être une supercherie, il faut se rendre à l´évidence que la graine n´a pas pris. On prend les mêmes et on recommence. C´est dans cette formule que réside aussi, en partie la cause des maux dont souffre le terrain politique algérien. Le système en général. Quarante-cinq ans après l´indépendance, toutes les volontés de construction d´une véritable démocratie ont été annihilées. Pôle démocratique, alternance au pouvoir, opposition, constituante...sans tous ces dénominateurs, éléments constitutifs du socle démocratique, la pratique politique démocratique n´est plus qu´un vain mot. Comment y parvenir? Le jeu semble fermé, cloisonné. Que va peser cette «Alliance démocratique» au sein de l´APN? La moisson n´a pas été fructueuse lors des dernières élections législatives. 4 sièges dont un pour le MDS. Amara Benyounès, tête de liste à Alger, a été battu. Que faire face au triumvirat, FLN, RND et MSP? Que peuvent-ils face à ce mastodonte de l´Alliance présidentielle? Les jeux semblent être faits. L´opposition au sein de l´hémicycle Zighoud-Youcef se dessine plutôt autour du RCD de Saïd Saâdi et du Parti des travailleurs de Louisa Hanoune. 

Avec des nuances tout de même. Déjà que le débat semble s´animer autour de la future loi électorale. Le RCD la considère comme dangereuse. Le PT n´est pas contre mais veut son report au mois de novembre. Le spectre du boycott hante le parti. Un véritable défi pour les prochaines échéances électorales. Le FFS affiche ses prétentions de vouloir en découdre. Il va descendre dans l´arène cette fois-ci. 

Le contre-pouvoir serait plus facile à exercer au niveau de la gestion de la cité de la commune. Que manque-t-il donc à tous ces partis pour s´unir autour d´une plate-forme, d´un programme commun minimum pour constituer ce fameux pôle démocratique? 

Des hommes, il n´en manque certainement pas. A moins que l´alternance au pouvoir...ne fasse réellement que rêver.

 

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